Le titre de ce post est tiré d'un article paru dans la revue Culture&conflits n°40 (4/2000); à propos d'un travail de recherche mené, par Maria del Mar Bermudez et Juan Carlos Guerrero, sur la Bosnie-Herzégovine.
Les auteur-e-s partent du constat suivant: "les élections apparaissent progressivement comme un volet incontournable des opérations internationales de pacification (...) Lors de l’intervention de la communauté internationale dans la définition de sorties négociées de conflits intra-étatiques, les scrutins apparaissent en effet comme une forme de participation politique fortement valorisée, voire idéalisée. Dans la perspective occidentale, le vote est un élément constitutif de la démocratie : « expression périodique des opinions et des préférences politiques des citoyens », il est, selon un avis désormais unanime, une condition sine qua non de légitimité de l’ordre politique. Sans élections, il n’y a donc pas d’État démocratique."
Les auteur-e-s partent du constat suivant: "les élections apparaissent progressivement comme un volet incontournable des opérations internationales de pacification (...) Lors de l’intervention de la communauté internationale dans la définition de sorties négociées de conflits intra-étatiques, les scrutins apparaissent en effet comme une forme de participation politique fortement valorisée, voire idéalisée. Dans la perspective occidentale, le vote est un élément constitutif de la démocratie : « expression périodique des opinions et des préférences politiques des citoyens », il est, selon un avis désormais unanime, une condition sine qua non de légitimité de l’ordre politique. Sans élections, il n’y a donc pas d’État démocratique."
Le travail de Maria et Juan est utile pour nous autres Ivoirien-n-e-s, puisque l'opposition politico-militaire ivoirienne prend appui sur le "mauvais" déroulement des opérations électorales de 2000, pour revendiquer des élections "libres, ouvertes, justes et transparentes" (peut-être devra-t-on rajouter "conformes aux critères internationaux") en 2008 pour une "sortie durable" de la crise sociopolitique. C'est aussi le souhait de la communauté internationale.
A partir de ce constat, Maria et Juan convoquent nos intelligences autour de trois (03) questions:
- dans quelle mesure la tenue d’élections rend-elle possible le passage de la guerre à la paix, tout en permettant la réconciliation au sein d’une communauté politique déchirée ?
- Est-ce que l’affrontement verbal propre aux élections est forcément non-violent ?
- Est-ce que les élections « inculquent » la valorisation de l’affrontement non-violent, ou en sont simplement exemplaires ou illustratives ?
Ils emettent même l'hypothèse selon laquelle: "On peut, en effet, concevoir des scénarios où la tenue d’élections, loin de pacifier les conflits, les aggravent."
Voici une hypothèse que bon nombre d'Ivoirien-n-e-s, dont je suis, souhaitent qu'elle ne soit pas confirmée dans notre pays. Pourtant, l'esprit dans lequel la campagne électorale semble démarrer n'augure rien de bon.
En effet, vu les messages véhiculés, dans et par la presse ivoirienne, depuis une dizaine de jours, on ne peut que répondre par la négative aux questions 2 et 3.
Anyway, let's wait and see...